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Batiment black rock avec logo Airtable et Smarsheet

NoCode et Citizen Developers : l’exemple inspirant de BlackRock

Chez BlackRock, que l’on apprécie ou non, la digitalisation ne passe pas forcément par des projets longs et complexes. Grâce au NoCode et des outils comme Airtable ou Smartsheet, l’entreprise mise sur des cas d’usage NoCode, portés directement par les Citizen developers. Un modèle intéressant pour accélérer la digitalisation et donner la main à ceux qui connaissent le terrain que l’on vous propose de décortiquer.

C’est grâce à Nicolas Fabre, Directeur de l’accélérateur digital de La Poste, et aux Masterclass du Low Code qu’il propose sur sa page LinkedIn (replays disponibles), que ce retour d’expérience a pu être partagé. En espérant que cela en inspire certains pour accélérer leur digitalisation.

Pourquoi les DSI ne peuvent plus tout faire seules : le constat partagé par BlackRock

Dans les grandes entreprises comme BlackRock, la DSI est souvent perçue comme le garant de l’innovation technologique. Mais bien souvent, son temps et ses ressources sont souvent absorbés par des sujets stratégiques lourds : infrastructures complexes, projets de cybersécurité, mises à jour d’ERP, stratégie de carve-out ou de rapprochement d’entités, fusions et acquisitions, gestion de la dette technique…

Le backlog IT qui explose : comment répondre aux besoins métiers sans attendre 12 ou 18 mois ?

Face à ces priorités, le backlog IT explose. Les demandes métiers – pourtant essentielles à la productivité et au bon fonctionnement du quotidien – s’accumulent, mais peinent à trouver leur place dans l’agenda. Résultat : des besoins du quotidien, comme un tableau de bord, un outil de suivi ou petit progiciel, peuvent prendre plus d’un an à être mis en œuvre voire subissent des No Go et continue de vivre dans un Excel.

Dans ce contexte, les équipes IT sont un poil sous pression, souvent contraintes de faire des choix. Le risque ? Laisser de côté les besoins métiers immédiats, au profit des grands chantiers stratégiques et voir apparaitre des systèmes féraux* (shadow IT)..

* Thèse de Monsieur Bigot Jean François – Déviance ordinaire dans les armées – L’exemple des systèmes féraux dans une base d’aéronautique navale.

Les enjeux d’agilité dans un environnement complexe

Chez BlackRock, comme dans beaucoup de grandes entreprises, le contexte est le suivant :

  • Des métiers variés, chacun avec ses besoins spécifiques
  • Des implantations géographiques multiples, avec des réalités locales différentes
  • Des projets transverses impliquant plusieurs équipes et départements

On pourrait vulgariser cela par : un grand groupe, c’est une multitude de PME.

La partie frustrante pour les équipes, c’est que faute de solutions adaptées, les collaborateurs se débrouillent avec des fichiers Excel, des outils bricolés …

Ces « solutions maison » répondent parfois à court terme, mais elles restent fragiles, peu scalables, et souvent inefficaces à grande échelle. Derrière ces besoins métiers insatisfaits se cache pourtant un potentiel de ROI réel : mieux gérer l’activité, éviter les erreurs, gagner du temps.

Encore faut-il pouvoir aller vite : comprendre rapidement le besoin, trouver les solutions potentielles, valider leur adéquation avec la stratégie SI, déployer une solution, la tester, la corriger et avancer. Cela exige des outils simples à prendre en main, validé par la DSI en amont et surtout un mode de fonctionnement agile qui permette d’itérer sans attendre des validations interminables.

Le NoCode : un levier d’innovation et de flexibilité pour les équipes métiers

Comme plusieurs autres grands groupes (SCNF, L’Oréal, …), BlackRock a fait un choix de faire confiance aux métiers. Le groupe a décidé de mettre des outils simples et agiles directement entre les mains des équipes : Airtable, Smartsheet… des solutions NoCode qui permettent de répondre rapidement aux besoins du terrain les plus simples.

Résultat : les équipes peuvent expérimenter, créer des prototypes, tester des idées et les faire évoluer, sans dépendre d’un cycle de validation complexe. Un mode de fonctionnement agile qui favorise l’innovation par les métiers.

Comme le résume bien Grégoire Staub, Senior Program Manager, Strategic Initiatives chez BlackRock :

« Si tu veux avancer vite, tu ne peux pas attendre que la DSI ait le temps. Donne aux métiers les outils, laisse-les tester, et accompagne-les. »

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L’approche Citizen Developer : quand le business devient acteur de sa digitalisation

Qu’est-ce qu’un Citizen Developer ?

Le terme Citizen Developer désigne un collaborateur qui, sans être développeur de métier, est capable de créer des solutions numériques pour répondre à ses propres besoins. Grâce aux outils NoCode comme Airtable ou Smartsheet, il peut concevoir des applications, automatiser des processus ou construire des tableaux de bord… sans attendre l’IT.

Airtable a également publié des informations pour ce cas d’usage. Lien vers article Airtable

Pourquoi BlackRock mise sur les Citizen Developers

Grégoire Staub l’explique :

« L’objectif, c’est d’avoir des solutions simples qui répondent aux besoins immédiats. On commence petit, on teste, et on ajuste. »

BlackRock mise sur les Citizen Developers pour trois raisons principales :

  • Répondre vite aux besoins métiers
  • Permettre aux équipes de prototyper leurs outils : favoriser la culture d’innovation.
  • Alléger la charge des DSI

Le rôle des champions internes : identifier et accompagner les relais dans chaque équipe

Pour que le modèle Citizen Developer fonctionne, il faut identifier des relais dans chaque équipe. Il peut s’agir de salarié ou d’agence No code externalisée

Chez BlackRock, ces « champions » sont des collaborateurs motivés, formés aux outils NoCode et capables de guider leurs collègues.

Ils deviennent des points d’appui précieux :

  • Ils diffusent les bonnes pratiques
  • Ils restent à l’écoute des nouveaux besoins
  • Ils font le lien entre les métiers et la DSI, garantissant un usage responsable et sécurisé des outils.

Il existe d’autres modèles (hybrid, accélarateur digital) pouvant venir en complément ou en remplacement de cette approche Citizen developer, notamment pour les besoins les plus complexes.

Le SaaS et le no code dans un grand groupe : un frein ou un levier ?

Dans de nombreuses entreprises, le SaaS est perçu comme un risque : perte de contrôle sur la donnée, dépendance à un éditeur externe, sécurité insuffisante… Pourtant, chez BlackRock, cette approche a été complètement dépassée.

Sécurité, No code et SaaS : les préjugés à dépasser

Chez BlackRock, la sécurité des données n’est pas négociable. Tous les outils SaaS, comme Airtable ou Smartsheet, passent par un processus de validation rigoureux, impliquant les équipes cybersécurité. Grégoire Staub le rappelle :

« Si la sécurité n’est pas garantie à 100 %, alors on arrête tout. »

Comment sécuriser l’adoption du SaaS

BlackRock démontre qu’avec les bons processus, le SaaS peut être un atout. La clé ?

  • Une gouvernance claire : validation des outils, politique de sécurité rigoureuse
  • Un cloisonnement des accès : des permissions limitées, des rôles définis
  • Un accompagnement des équipes métiers pour s’assurer d’une utilisation responsable

Coût et ROI du SaaS : un investissement minime pour un maximum d’impact

Contrairement aux idées reçues, le SaaS est souvent très rentable. Chez BlackRock, une licence Airtable ou Smartsheet coûte entre 300 et 400 dollars par an et par utilisateur. Bien qu’il n’y ait pas eu de ROI financier de mené afin de valider l’intérêt économique, il y a un ROI de « qualité » avec une satisfaction accrue des équipes, une autonomie plus forte et des outils qui appuient le quotidien.

Commencer petit, viser l’impact : la stratégie d’accélération de BlackRock

Un point que nous avont particulièrement apprécié dans cette intervention est la volonté de démarrer par des projets pragmatiques : pas trop ambitieux et et complexe. La philosophie est claire : commencer simple, valider un besoin, ajuster en fonction des retours. Il est plutôt privilégié un prototype fonctionnel, directement testé et utilisé par les métiers.

Grégoire Staub partage un cas d’usage intéressant : le suivi de portefeuille de projets. Un template unique, 6 champs essentiels, pas plus. Ce minimalisme volontaire garantit la réussite du projet et de se poser les bonnes questions pour la suite.

« Quand on commence, il faut se poser une seule question : de quoi a-t-on vraiment besoin ? », explique Grégoire Staub. En réduisant le périmètre et en évitant les fonctionnalités inutiles, on limite le risque d’échec, l’effet tunnel et on favorise l’apprentissage rapide.

Un point intéressant également, chez BlackRock, le NoCode n’est pas toujours une solution définitive. Il peut servir de tremplin vers une solution plus structurée, une fois le besoin clarifié et validé. Mais il peut aussi rester la solution et évoluer. Tout est dans la dimension : risque x bénéfice x complexité.

Cas d’usage : comment BlackRock structure sa gestion de projets grâce au NoCode

BlackRock a utilisé Airtable et Smartsheet pour créer un outil de suivi projet collaboratif, permettant à chaque équipe de visualiser en temps réel l’état d’avancement, les priorités et les ressources.

Pour gérer des volumes importants de documents et faciliter la collaboration entre plusieurs départements, BlackRock a déployé des solutions NoCode qui permettent d’organiser les informations, d’attribuer des responsabilités et d’automatiser des actions (notifications, rappels, etc.).

Le NoCode est un outil puissant, mais il peut vite devenir un piège si on le surcharge. BlackRock le rappelle : plus on ajoute de champs, de règles et de cas particuliers, plus on fragilise l’outil. L’essentiel est de garder une logique simple et une finalité claire.

Il faut toujours garder à l’esprit ce côté ROI quand on développe des solutions. Par exemple, est-ce que cela vaut le coup que je prévois une interface d’ajout ou de suppression des utilisateurs, s’il y a un mouvement tous les 5 mois ? La réponse est non. On peut privilégier la mise en place d’un tutoriel pour venir directement saisir ces informations dans la base de données.

L’intégration de l’IA dans les outils NoCode permet d’aller encore plus vite : création automatique de formules, génération de résumés, propositions d’optimisations… Mais attention : comme pour tout, il faut savoir rester simple et éviter la sur-automatisation.

Conclusion : Une piste à explorer pour les entreprises

BlackRock montre que le NoCode n’est pas là pour remplacer les ERP ou les grands projets IT, mais pour répondre aux besoins métiers immédiats. C’est un outil complémentaire, qui accélère la digitalisation des processus sans alourdir la DSI.

En laissant les équipes métiers expérimenter, on leur permet de mieux comprendre leurs besoins réels. Cela évite de partir sur des projets trop complexes, mal cadrés ou inadaptés.

C’est la leçon majeure de l’expérience BlackRock : commencer simple, tester rapidement, ajuster au fil de l’eau. C’est ainsi que l’on accélère vraiment la digitalisation d’une entreprise.

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